Pourquoi le dollar canadien se renforce malgré une économie fragilisée?
- Faiblesse du dollar américain
Le dollar US s’est affaibli suite à des signes de ralentissement économique (CPI, PPI, données de l’emploi), ainsi qu’à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, ce qui profite au CAD.
- Activité des banques centrales
La Réserve fédérale américaine (Fed) amorce un cycle de baisse des taux, tandis que la Banque du Canada (BoC) maintient ses taux inchangés (à 2,75 %) – ce différentiel suscite des flux de capitaux vers le dollar canadien .
- Taux et rendements obligataires
Les rendements à 10 ans au Canada ont monté récemment à environ 3,24–3,33 %, en miroir de la hausse des treasuries US .
Ces rendements renforcent l’attrait du CAD, remontant autour de ses niveaux les plus forts en 8 mois (~1,366–1,37 $/US$) (reuters.com).
- Données économiques nationales
Le PIB canadien a progressé de +2,2 % annualisé au Q1 2025, dépassant les attentes, ce qui donne du poids au CAD (reuters.com).
- Emploi et chômage
Le marché de l’emploi demeure instable : +8 800 emplois créés, mais le taux de chômage atteint 7 % (plus haut niveau en 9 ans hors période COVID). L’augmentation des postes à temps plein est vue comme un point positif (reuters.com).
- Risques et perspectives
Les droits sur les produits canadiens pèsent sur les exportations, augmentant le déficit commercial (atteignant un record de C$ 7,1 milliards en avril), mais les entreprises semblent s’adapter via la hausse des prix (reuters.com).
De légères hausses du baril (environ 63 $) soutiennent le CAD, bien que la corrélation pétrole-CAD s’affaiblisse progressivement (reuters.com, fxstreet.com).
Si la BoC semble prête à agir (probabilité de baisse en juillet ~45 %), elle reste prudente face à l’inflation importée due aux tarifs (reuters.com). Les perspectives divergent : certains analystes anticipent un CAD à ~1,30 $, d’autres jusqu’à ~1,50 $ selon l’évolution du contexte US/monétaire (morningstar.ca).
La montée du dollar canadien constitue ainsi un effet de contagion externe (économie US molle, recul du dollar US, incertitudes commerciales globales), dans un contexte où la Banque du Canada freine les incertitudes locales. La vigueur du CAD est réelle, mais soumise à la volatilité du contexte externe (inflation US, tarification, pétrole).
Une analyse de Prime Nyamoya au micro de Guillaume Lorin
Photo: Pexel