Avec Vous n’êtes pas seuls, Marie-Hélène Viens et Philippe Lupien signent un premier long métrage qui allie audace et sensibilité, mêlant le drame intime à la science-fiction pour aborder les thèmes de la solitude et de la rédemption. Léo, interprété avec justesse par Pierre-Luc Funk, est un jeune homme déraciné qui vit une existence monotone à Montréal, où il enchaîne les livraisons de pizzas et les soirées alcoolisées.
Mais sa vie prend un tournant inattendu lorsqu’il devient la cible d’un extraterrestre énigmatique, joué par François Papineau, traquant les hommes isolés. Heureusement qu’apparait dans sa vie Rita, qui lui redonne peu à peu le goût de vivre.
Mais sa vie prend un tournant inattendu lorsqu’il devient la cible d’un extraterrestre énigmatique, joué par François Papineau, traquant les hommes isolés. Heureusement qu’apparait dans sa vie Rita, qui lui redonne peu à peu le goût de vivre.
Les deux réalisateurs, dont le film a reçu la mention spéciale dans la catégorie « Best Canadian Discovery Award » au TIFF, créent une atmosphère singulière où le réel se teinte progressivement de fantastique, et où la présence de l’extraordinaire agit comme une métaphore de l’isolement qui engloutit Léo. Dans leur film, la science-fiction se met au service de l’exploration humaine.
La mise en scène accorde une attention particulière à l’ambiance, transformant Montréal en un paysage froid et désolé, reflet du vide intérieur de Léo. Ce décor accentue la sensation de détachement et rend d’autant plus précieux les moments tendres entre Léo et Rita, qui apportent une dimension émotive puissante au film. Marianne Fortier brille vraiment dans le rôle de Rita, incarnant la douceur et l’empathie qui s’opposent à la colère et la résignation de Léo.
Ce qui marche le plus dans le film de Marie-Hélène Viens et Philippe Lupien c’est la réflexion subtile sur l’isolement dans la société contemporaine. Certaines personnes qui sont isolées comme Léo n’arrivent pas à créer des connexions authentiques, et cela s’est accentué depuis la COVID. Cela pousse à réfléchir sur les difficultés actuelles à établir une connexion entre êtres humains dans un monde qui est de plus en plus individualiste.
Ce film est audacieux et introspectif et s’impose comme une des expériences cinématographiques les plus marquantes du cinéma québécois récent. Le duo montre ici un talent certain mêlant les genres et les tonalités, offrant une expérience à la fois déconcertante et profondément émouvante. C’est un film qui confirme le potentiel créatif de Marie-Hélène Viens et Philippe Lupien.
Interview, article et crédits photos : Quitterie Hervouet