CINÉMA – Panorama des films francophones et ceux à ne pas rater au festival Hot Docs 2023

Du 27 avril au 8 mai prochain, aura lieu le festival Hot Docs à Toronto.
Les projections auront lieu un peu partout en ville, accompagnées de conférences, de rencontres professionnelles, et de rencontres dédiées au podcast également.
Parce que la programmation du festival est riche, voici quelques films de près, ou de très loin, francophones qui passeront dans les prochains jours au festival Hot Docs 2023.

Parmi les quelques films francophones de la sélection, nous avons d’ailleurs pu discuter avec Georges Hannan le réalisateur du documentaire « Croque-mort, c’est beau la vie ! ».

Ce nouveau film aborde le métier de croque-mort avec beaucoup de légèreté, espérant donner accès à des individus dont l’exercice exige une tenue à toute épreuve.

Ce film ce sont surtout des portraits qui traversent les paysages et la francophonie du Nouveau-Brunswick. Le film a notamment remporté le prix La Vague Léonard-Forest de la meilleure œuvre acadienne, moyen ou long métrage, présentée au 36e Festival international du cinéma francophone en Acadie (FICFA).
Le réalisateur tient à représenter la diversité de la francophonie, vectrice d’une culture singulière selon lui. Georges Hannan, attaché à son territoire, est néanmoins curieux de recueillir les réactions de l’audience torontoise. A noter que ce sera sa première projection, devant une audience majoritairement anglophone.

Croque-Mort, c’est beau la vie ! sera projeté le vendredi 28 avril à 20h30 au Théâtre Scotiabank 7, et le lundi 1er mai à 14h30 au TIFF 2.

RETROUVEZ LE RESTE DE LA PROGRAMMATION FRANCOPHONE

L’excellente réalisatrice serbe Mila Turajlić verra son dernier film projeté.
Le film est loin d’être uniquement en français puisqu’il reprend des archives de plusieurs pays au seuil de leur révolution, archives filmées par Stephan Labudovic. À travers un diptyque de deux longs métrages documentaires, le rôle du cinéma dans la naissance du mouvement des non-alignés et dans les luttes pour l’indépendance est exploré.

Non-Aligned: Scenes from the Labudovic Reels, sera projeté le samedi 29 avril à 14h15 au TIFF 4 , et le lundi 1er mai à 20h15 au Théâtre Scotiabank 5.

« Avec Lac-Mégantic, Ceci n’est pas un accident », le réalisateur nominé aux Oscars, Philippe Falardeau, retrace la tragédie survenue il y a 10 ans au Québec.
Les familles des personnes décédées, des responsables municipaux anciens et actuels et les hommes tenus pour responsables, témoignent devant la caméra, décortiquant les causes et les collatéraux d’un accident de train déversant de plus de 7,7 millions de litres de pétrole brut, faisant 47 victimes et qui aurait pu être évité.

Avec Lac-Mégantic, Ceci n’est pas un accident, sera projeté le samedi 29 avril à 16h00 au TIFF 3.

La douloureuse question du statut de réfugié et de sa reconnaissance est traitée avec douceur et précision dans le film de Lisa Gerig, « L’Audience ».
Une histoire sur les histoires, sur les détails les plus triviaux et les plus terribles. La réalisatrice retourne la question à ceux qui décident quelles histoires de vie ont le droit d’asile. On y parle français, allemands, anglais avec tous les accents du monde qui traversent la salle d’interrogation.

L’Audience, sera projeté le samedi 29 avril à 17h30 au Théâtre Scotiabank 5, et le jeudi 4 mai à 11h45 au Théâtre Scotiabank 6.

Thierno Souleymane Diallo part sur les traces de ce qui est décrit comme le premier film réalisé par un noir d’Afrique francophone : « Mouramani », un film de 23 minutes, de Mamadou Touré. De cette enquête naît un nouveau film, « Au Cimetière de la pellicule », qui pose la question du patrimoine perdue du cinéma guinéen, recherché de la Guinée à la France.

Au Cimetière de la pellicule, sera projeté le samedi 29 avril à 20h00 au Théâtre Scotiabank 6, et le vendredi 5 mai à 20h00 au Théâtre Scotiabank 6.

Réalisé par Katy Léna Ndiaye « Une histoire du franc CFA, L’Argent la liberté », questionne l’héritage de cette monnaie directement issue de la période coloniale sur le continent africain.

Une histoire du franc CFA, L’Argent la liberté, sera projeté le dimanche 30 avril à 11h30 au TIFF 4, et le jeudi 4 mai à 14h30 au Théâtre Scotiabank 6.

La journaliste Jennifer Deschamps revient avec une série documentaire sans équivoque, « Les Poisons de Poutine », dans laquelle elle explore les méthodes d’accès et de préservation du pouvoir par Vladimir Poutine.

Les Poisons de Poutine, sera projeté le dimanche 30 avril à 16h00 au TIFF 3.

Le réalisateur du très puissant Les Nouveaux Chiens de Garde, Yannick Kergoat propose son regard drôle, extrêmement pointu et décalé sur un sport beaucoup plus pratiqué qu’il n’y paraît.
Son film « La (très) grande évasion », fait le point sur les meilleures adresses des paradis fiscaux, et leurs clients les plus fidèles dans un montage – son domaine de prédilection – qui nous tient en haleine, pour le meilleur mais vraiment surtout pour le pire.

La (très) grande évasion, sera projeté le dimanche 30 avril à 19h45 au Théâtre Scotiabank 6, et le samedi 6 mai à 14h15 au Théâtre Scotiabank 5.

Avec « Paradis Originel », la cinéaste burkinabé Chloé Aïcha Bor pose un nombre de questions essentielles, à travers un retour au pays, à la mort de son oncle, et patriarche et chef religieux.
Pour reprendre les mots de la programmatrice Angie Driscoll :  « Ce drame familial exceptionnel négocie la controverse et propose des choix impossibles : fortune ou foi, argent ou souvenirs, profit ou perpétuation ». Car le drame judiciaire qui s’ensuit ne touche pas qu’une seule famille, mais toute une société en mutation, où le modernisme occidental transforme jusqu’aux identités familiales.

Paradis Originel, sera projeté le lundi 1er mai à 17h15 Théâtre Scotiabank 6, et le dimanche 7 mai à 12h15 au TIFF 4.

Le film « Jackie The Wolf » suit l’autrice et militante française pour le droit à mourir dans la dignité.
Pour elle, la vieillesse est une maladie, et le film suit l’annonce de sa mort qu’elle prévoit pour janvier 2020, afin de ne pas dépasser un certain âge. Son fils, également réalisateur, Tuki Jencquel, suit avec légèreté ce personnage curieux et drôle, dans un questionnement silencieusement lourd et parfois difficile à approuver.

Jackie The Wolf, sera projeté le lundi 1er mai à 17h30 au Théâtre Isabelle Bader, et le dimanche 7 mai à 11h45 au Théâtre Scotiabank 6.

Denys Desjardins nous offre son dernier film, un regard très personnel sur le soin filial, avec « J’ai placé ma mère » (dont le titre anglophone sonne d’ailleurs plus lugubre).
Comment continuer à prendre soin de ses parents quand le temps vient ? Dans ce film que la pandémie a secoué par l’enferment de leur mère, Maryse et Denys Desjardins s’ouvrent à la caméra, laissant apercevoir l’état du système de soin gériatrique au Québec.

J’ai placé ma mère, sera projeté le mardi 2 mai à 05h15 au TIFF 4, et le vendredi 5 mai à 14h30 au Théâtre Scotiabank 5.

« Les oiseaux de nuit », réalisé par Tom Claudon et Dana Melaver, explore l’essor des serres industrielles éclairées artificiellement dans l’ouest de la France.
Visuellement très abouti, le film de 45 minutes plonge dans un univers très poétique tout en questionnant le sens et les conséquences de cette volonté de maîtriser les éléments.

Les oiseaux de nuit, sera projeté le jeudi 4 mai à 17h45 au Théâtre Scotiabank 5, et le samedi 6 mai à 20h00 au Théâtre Scotiabank 6.

Si vous voulez ressentir la francophonie à travers un bon accent français dans la langue de Shakespeare, le tout ponctué de quelques injures françaises, il faut aller voir Polaris.
Le film de Ainara Vera nous embarque à bord du bateau de Hayat, marin expert et un capitaine de navire dans l’Arctique, dont la naissance de sa nièce remet en question son propre rapport à la famille.

Polaris, sera projeté le samedi 29 avril à 14h00 au Théâtre Scotiabank 6, et le mardi 2 mai à 11h30 au Théâtre Scotiabank 5.